Election présidentielle du 6 Mai 2006
2Oh: Nicolas Sarkozy élu avec 53% des voix

Les dés sont jetés; Nicolas Sarkozy est élu avec 53% (52.7% à 21h04) des voix (*). C'est encore le résultat d'un sondage, mais officiel cette fois. Ce résultat est susceptible de varier un peu, en plus ou en moins, au cours du déroulement de la soirée jusqu'à publication du résultat définitif. Ségolène Royal en demandant aux français vendredi de faire mentir les sondages qui, à la fin de la campagne, donnaient Nicolas Sarkozy gagnant à 53.7%, a montré sa méconnaissance des réalités.

Les sondages ne mentent pas; ce sont des estimations établies à partir de méthodes statistiques rigoureuses qui ont fait leurs preuves dans bien d'autres domaines, notamment les caractéristiques anatomiques des populations et la géologie (estimation de la teneur des gisements). S'ils sont bien faits, c'est à dire dans les règles de constitution d'échantillons représentatifs qu'on apprend en statistique, les sondages donnent un résulat proche de la réalité avec un degré de probabilité qu'on peut préciser, ce qu'on apprend aussi en statistique.

L'erreur commise par Ségolène Royal et les socialistes a été de ne pas tenir suffisamment compte des sondages. Car ils reflètent la réalité de la perception de l'opinion. Les médias ne peuvent pas faire cela; les télévisions et les radios doivent donner l'impression d'être impartiaux, donner le même temps à chacun des candidats, donner la même importance au meeting tenu par tel ou tel, etc. Seuls les journaux peuvent donner leur opinion en faveur d'un candidat, comme Marianne contre Sarkozy, ou le Figaro pour Sarkozy, ou le Point ou l'Express pour ne citer que ceux-là.

La réalité de l'opinion était bien exprimée dans les sondages au cours de la campagne et ceux publiés le vendredi 4 mai, étaient représentatifs du vote final; le vote de la population totale, le 6 mai, l'a confirmé.

Les français dans leur majorité, en ont assez de la manière dont le pays est conduit depuis plus de 20 ans, les déficits budgétaires chroniques dûs à l'excès des dépenses publiques, la dette croissant sans cesse et qui grève l'avenir de nos enfants, les différences de régimes de retraites, le chômage, le pouvoir d'achat qui stagne au minimum vital pour plus de 10 millions de personnes, l'immigration incontrôlée, les prélèvements fiscaux qui ne cessent d'augmenter, la multiplication infinie des lois et règlements dont beaucoup ne sont jamais appliqués... Bien que tous les français ne fassent pas la relation de cause à effet entre ces divers facteurs de désordre, c'est tout cela qui a joué dans la campagne. Qui a reconnu ces désordres et le désarroi de français, qui a proposé des solutions concrètes et précises, et qui a promis de les tenir, ce pourquoi il faudra être vigilants?

Mais si le score (#53%) et le taux de participation très élevé (85%) confèrent une forte légitimité à Nicolas Sarkozy, le plus dur commence, car il va falloir affronter l'éternel pouvoir de nuisance des minorités agissantes, des corporatismes voulant maintenir leurs privilèges, de certains syndicats opposés à tout changement. Et surtout, les législatives vont maintenant se dérouler. Confirmeront-elles les présidentielles ou bien le nouveau président sera-t-il contraint à la cohabitation? Nous n'en serions pas à une nouvelle contradiction! Donc attendons la suite...


Mis en ligne le 06 mai 2007 20h00 par Pierre Ratcliffe Contact: (pratclif@free.fr)    site web: http://pratclif.free.fr