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Contrats miniers : Kamoto sera complèment épuisé en 20 ans d'exploitation KCC

10 juillet 2006 - Un graphique extrait de l’étude de faisabilité de la joint venture KCC (Kamoto Copper Company) montre qu’après vingt années d’exploitation, les 5 mines de la Gécamines à Kamoto, T 17, Mashamba Est, Mashamba Ouest et à Dikuluwe qui totalisent 93.165.794 tonnes de réserves minérales identifiées (80 %) et probables (20 %) seront complètement épuisées par l'association avec Kinross Forrest Limited. 

Epuisement total de toutes les réserves identifiées et  probables

( Etude de faisabilité KCC – summary Figure 9 page 30)

NB.     Figure 9, page 30
Pour la Belgique, dénoncer ce pillage est une "chasse aux sorcières". Karel De Gucht soutient que " les idées avancées par certains ne sont pas toujours réalistes. Par exemple, l’annulation pure et simple des contrats miniers existants, n’aura comme résultat qu’une longue série de procès et de demandes d’indemnisation, qui risque de pénaliser pendant des mois voire des années le développement du secteur en attendant que les contentieux soient tranchés. J’appuie plutôt une approche discriminatoire de revue des contrats dans le but d’en amender et d’en améliorer certains aspects, seuls ceux qui sont entachés de vices et de manquements à la loi évidents pouvant faire l’objet d’une annulation". Mais un expert belge qui fait autorité en la matière et qui a l'expérience de la dénonciation des contrats tient des propos très fermes, mais sage et mesurés. Pour Robert Crem, ancien patron de la Gecamines, “ il est plus que temps de faire examiner de très près tous les contrats en cours par une instance indépendante avec l'expertise et la neutralité nécessaires. S'il apparaît que les groupes miniers concernés sont compétents et renflouent équitablement les caisses de l'Etat, il n'y aura pas de problème. Mais l'incertitude demeure grande car tant de choses se traitent dans l'ombre. Les institutions financières internationales et les pays dits'amis'du Congo portent une lourde responsabilité. Dans l'attente d'une intervention sérieuse et professionnelle dans le secteur minier au Katanga, ils doivent donner des garanties pour l'avenir. Si les entreprises concernées sont de bonne foi, elles peuvent sans aucun doute approuver une telle approche".

En clair, toute société minière propre et compétente n'a strictement rien à craindre à se prêter à un audit de ses contrats. Chaque cas reste particulier et nécessite une validation par application de la formule : « CFPE= ou > CPEEE », à savoir qu’ au niveau des revenus directs de l’ Etat congolais, la Contribution Financière avec un Partenaire Extérieur doit être égale ou supérieure à la Contribution Proportionnelle Escomptée de l’ Entreprise d’ Etat. Si pareille performance minimale n’ est pas promise, le contrat de privatisation est léonin et relève du pillage, d’un bradage pire que la Colonisation. Ce type de contrat doit être annulé. De même, une renégociation n'est possible qu'avec des personnes ayant à la fois l' expertise, l' expérience et des garanties financières en fonction de la taille et de la durée du contrat minier. Reste l' essentiel. On ne le dira jamais assez : les minerais extraits du sous-sol ne se renouvelleront plus jamais, et les richesses minières sont appelées, inexorablement, à s’ épuiser. Elles présentent une opportunité unique à traiter avec sérieux et professionnalisme. Même la culture internationale de l’ environnement rend obligatoire la gestion optimale des ressources naturelles non renouvelables. Il n’ y a plus de place pour des aventuriers. Les gouvernants d’ aujourd’hui doivent répondre des chances données aux générations futures. Dans l' immédiat, les mêmes dirigeants ne peuvent favoriser l' enrichissement rapide de quelques uns au détriment du peuple co-propriétaire des ressources naturelles. Toute politique de privatisation doit tenir compte de ce facteur « épuisement » et générer des revenus permettant à l’ Etat de vivre non pas au jour le jour, ni la durée des contrats, mais de survivre bien au-delà en réalisant, grâce aux revenus miniers, des investissements et des mutations dans d’ autres secteurs activités (éducation, évolution des mentalités, agriculture, services, nouvelles technologies). C’ est un défi. C’est cela la véritable relecture des contrats miniers.

Le graphique de l’extraction des mines par KCC a été établi par les partenaires extérieurs eux-mêmes. Ce tableau montre que la Gécamines aura TOUT donné pour ne RIEN récupérer qui soit de nature à poursuivre in situ son activité minière. Pourquoi lancer la Gécamines, la tête basse, dans une aventure de 20 ans, s’ il n’ y a pas de lendemains ni pour l’ entreprise, ni pour l’ Etat? Certes, hormis les mines, la Gécamines a remis des installations industrielles récupérables et qui auront nécessité des travaux d’ entretien; mais dans 20 ans, les concentrateurs et les usines de Luilu auront vieilli matériellement et technologiquement avec ces 20 années supplémentaires. Elles seront bonnes pour la casse, car la rentabilité des installations minières repose également sur leur proximité avec les sites d’ extraction. 

Epuisement des carrières ( Etude de faisabilité KCC – summary Figure 6, page 14)


Des usines vieillies sans mines voisines, n’ auront plus d’ utilité et de rendements véritables. Cette seule absence à l’ échéance de la location des biens loués, en minerais et usines, enlève la substance et les équilibres fondamentaux de l'association KCC à 25 % Gécamines et 75 % extérieurs sur la longue période de 20 années. L’ annulation de ces clauses est justifiée, compte non tenu des autres griefs, et qui sont nombreux et pertinents.

Dans une interview de Guillaume B.Ekandje/René Kawel publiée par MMC le 25 mai 2006, l'Administrateur-Directeur Administratif du Groupe Forrest a rejeté les accusations selon lesquelles Forrest serait en train d'acheter la Gécamines à vil prix. Selon Monsieur Jean-Pierre Kongolo, « les projets de Forrest n'ont pas été conçus pour appauvrir la Gécamines et l'acheter à vil prix, mais ils ont été élaborés dans un esprit d'équilibre économique et financier ». Parlant du projet Kinross Forrest de Kamoto Copper Company (KCC) qui est tellement sensible que les ONGs qui en demandent l’ examen sont poursuivies en Justice, JPK a précité ceci : « selon les parts, le Groupe Forrest détient 75 % et on ne nous a pas fait une cession, mais une amodiation. Cela veut simplement dire qu’on reprend les installations et les mines, on retape, on paie un loyer et quand le contrat est fini, on retourne à la Gécamines améliorée. Ce qui n’est pas le cas avec les deux autres (Ndlr : il s’agit des projets concurrents TFM et GEC qui eux, ont signé un contrat de cession. Alors qui roule qui? Quel est le meilleur projet? Pour nous, non seulement on loue, mais la Gécamines bénéficie des revenus, et quand le contrat arrivera à expiration, la Gécamines pourra reprendre ses biens. C’est un contrat de 20 ans. "

Ces paroles rassurantes des partenaires de la Gecamines dénote le climat de désinformation volontaire qui imprègne KCC, puisqu’ il n’ y aura jamais de restitution des biens loués ou de leurs équivalents. On peut parler d’une fable. Le même schéma affabulateur avait été négocié en 2000 pour l’ exploitation très médiatisée du « big hill », ainsi surnommé pour la montagne noire des scories de Lubumbashi, immortalisée sur les billets de banque, aux côtés de la cheminée haute de 150 mètres (le plus haut bâtiment du Continent) et dont le diamètre supérieur est de 8 mètres. Le projet scories a une durée de 15 ans et porte sur le prélèvement de 1/3 des scories. Lors de l’ inauguration, il avait été souligné qu’ il resterait 2/3 de scories que les « générations futures » allaient continuer exploiter, logiquement, sur 20 à 30 années. Mais personne n’ a jamais dit que le fameux terril de Lubumbashi ne contient que 1/3 de scories cobaltifères, ni que les Entreprises Générales Malta Forrest prélèvent précautionneusement le 1/3 riche pour laisser de côté les 2/3 sans valeur industrielle. Après GTL/STL, le four installé ne servira plus. 

Epuisement de Kamoto  (( Etude de faisabilité KCC – summary Figure 5, page 13)  


On n’ a pas dit non plus que la Gécamines aurait eu besoin de 8 à 15 années pour racheter ses 20 % de participation au capital de GTL. La Gécamines tire ses revenus de la vente au jour le jour des scories et de la récupération des poussières riches en cobalt. On n’a pas dit non plus que l’ investissement GTL n’ était pas une nouveauté. En effet, la Gécamines avait deux fours de 18MVA à Kolwezi, qui étaient inutilisés et qu’ il aurait suffi de déplacer. Le problème est que avec l'apport des scories et d' un four performant, le projet e les revenus du projet reviendraient au Congo, alors que le but de l' opération était d' exporter la valeur ajoutée et les revenus au travers de sociétés écrans qui ne paient aucun impôt nulle part a Monde.

Tout recevoir pour rien et ne rien laisser après le projet. Ce montage fort habile est la philosophie dominante des contrats miniers. GTL/STL n'en sont qu'une illustration, d'autant valable qu' on y trouve le même promoteur belge qu’à Kamoto. Kinross Forrest Limited, transformé en Katanga Mining Limited (KML) a reçu gratuitement tout le patrimoine minier de Kamoto avec installations industrielles et documents techniques. Et cerise sur le gâteau, KML se retirera après l’ épuisement complet des gisements et des réserves probables au bout de 20 ans. C’ est ce que l'Administrateur-Directeur Administratif a exprimé en disant : « on reprend les installations et les mines, on retape, on paie un loyer et quand le contrat est fini, on retourne à la Gécamines améliorée »? La Belgique de De Gucht le pense ainsi, le contraire serait une chasse aux sorcières. Heureusement que le Congo est Indépendant et que des Congolais ont encore l'indépendance d' esprit et la liberté de penser et de s' exprimer pour le seul intérêt du Congo et de ses populations.

Hilaire Kashala

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Revised: July 10, 2006