liens/links

De l'adage "la critique est aisée mais l'art est difficile"
Le problème des déchets

Comme exemples pratiques, je prendrai le problème des ordures ménagères et la décharge de Bagnols en Forêt (lien), celui de la dévolution des boues des stations d'épuration (lien),, celui de Sunwood sur la commune de Montauroux (lien) et le compostage de boues de stations d'épuration d'eaux usées en mélange avec des déchets verts (lien) .

Notre société moderne vit dans l'opulence permise par une croissance de la production matérielle sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Les besoins essentiels à la vie que sont, la nourriture et l'eau potable, le vêtement, le logement, la mobilité, la santé, l'éducation, la sécurité... sont assurés pour la grande majorité d'entre nous en France et dans les pays développés. Même si cette opulence n'est pas répartie de manière homogène dans toutes les couches de la population, c'est un phénomène quasi général.

La production matérielle, les infrastructures, les systèmes de santé et d'éducation, ont conduit au cours des six dernières décennies à un formidable accroissement de bien-être pour la plupart d'entre nous. L'explosion de la production matérielle s'accompagne de la même explosion de la consommation. Mais toute la partie consommable cad. non durable de cette production se retrouve très vite sous la forme de déchets, que nous rejetons dans le milieu naturel. Et la partie durable aussi, mais avec une temporalité plus longue, du fait du renouvellement et/ou de la modernisation d'installations et d'infrastructures.

Le traitement des déchets suit avec retard le mouvement général du progrès et de la modernisation, cad. de manière décalée dans le temps. Confrontés à la croissance continue du volume des déchets, leur gestion nécessite progressivement de les traiter en appliquant des procédés et des équipements techniques. Ordures ménagères, encombrants, eaux usées et eaux vannes constituent les premiers des déchets de notre société.

Les eaux usées d'abord: le mode de vie moderne a donné aux gens la possibilité d'utiliser de grandes quantités d'eau; le tout à l'égout initialement propre aux grandes villes s'est peu à peu généralisé; au début, les villes rejetaient les eaux usées dans le milieu naturel: rivières, lacs et mers. Dans ma ville de Calais, les eaux usées étaient rejetées dans les ruisseaux au pied des maisons, les fosses septiques devaient être vidées tous les 6 mois et on n'utilisait très peu d'eau. Le lac du Bourget, d'Annecy, et de Genève, la Seine, le Rhône, le Rhin étaient devenus pollués par les rejets des stations d'épuration des eaux. Dans les campagnes on utilisait très peu d'eau: boire, faire la cuisine et parfois se laver (pas de douche ni de bain journalier, on se lavait dans des bacquets). Dans les années 1965-1975, on a commencé à construire des stations d'épuration des eaux usées de manière à rejeter des eaux non polluées dans le milieu naturel. Mais ce faisant, on a déplacé le problème car les produits finals d'une station d'épuration sont les boues. Les statistiques de production des stations indiquent que chacun de nous produit environ 20kg/an de boues sèches, ce qui résulte des conditions de vie modernes (on a produit 1.1 millions de tonnes de boues en 2005).

Il a donc fallu dans un deuxième temps se débarasser de ces boues; il s'agit de matières organiques dont la dévolution naturelle serait le retour au sol via l'agriculture. On a commencé à faire de l'épandage agricole mais les agriculteurs n'y sont pas très favorables à cause du caractère toxique puisque les boues ont concentré tous les élements solides rejetés dans les eaux usées. On a ensuite envoyé les boues en décharges en les enfouissant sous des apports de terre. On a aussi incinéré les boues. On utilise les boues en mélange avec des déchets verts pour faire du compost à usage agricole. On applique aussi des procédés de chalage. L'épandage est mal accepté par les paysans, la mise en décharge ultime est désormais interdite. Restent donc l'incinération, le chaulage et le compostage.

Comme beaucoup d’autres régions françaises, l'Est-Var a pris du retard et manque d’équipements de gestion des déchets. La croissance continue des déchets de toutes natures et les contraintes réglementaires sur les décharges, ont conduit récémment à la saturation voire à la menace de fermeture de plusieurs décharges; aujourd'hui, les plans de gestion des déchets ménagers, des déchets assimilés - déchets industriels banals sans danger ni toxicité - et des boues d'assainissement, ne sont pas en mesure de satisfaire les exigences règlementaires; le problème est aussi en lien avec les difficultés à les faire accepter par les populations riveraines.

Les liens de gauche sous le titre "déchets" font bien le point de la situation.

Retour

Partager |

Mis à jour le 25/02/2014